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Un courrier de Hamid Gheroufella

Birkhadem la perle du Fahs (campagne) d'Alger 

Vendredi 8 avril 2011




La richesse du patrimoine historique de ces pimpantes localités qui forment la banlieue et les hauteurs d’Alger pourrait faire l’objet d’une étude approfondie qui contribuera à la dissipation de plusieurs points ambigus qui restent à nos jours le maillon perdu de la grande histoire de l’Algérie. Leur résolution mettra en lumière une grande partie inexplorée de son histoire.

Le patrimoine historique dont Birkhadem a hérité est important. Il est trop riche et fascinant pour ne pas être dévoilé aux yeux des adeptes de l’histoire. Ce qui est aujourd’hui occulté ne le sera pas forcement demain. Le jour viendra ou toute la vérité sur son histoire sera étalée et connue de tout le monde.

Les historiens érudits, seuls, savent comment fut autrefois la perle du Fahs d’Alger, Birkhadem, de Bir « puits », et Khadem « servante », ce qui donne « le puits de la servante ». Néanmoins, à leur arrivée, les Français ont commis un lapsus en traduisant le nom de Birkhadem par « puits de la négresse », substituant ainsi l’origine et la couleur de cette servante à son rang social.

L’histoire relate qu’à l’époque turque, probablement à la fin du XVIII siècle, une servante, parmi celles ramenées par les caravanes du pays  du Soudan, se tenait près d’un puits et offrait aux passants, voyageurs, explorateurs et autres, une eau qui leur permettait d’étancher leur soif.

Les avis sont partagés concernant l’emplacement exact du puits. Pour certains, il se trouvait à l’entrée du village, à droite, en provenance d’Alger, près de la propriété de Cheikh El Bled (proche du centre de formation professionnelle).

Pour d’autres, le puits est celui qui se trouve aujourd’hui en face de la fontaine et la mosquée.
Parmi les gouverneurs turcs, celui qui a le plus marqué Birkhadem  fut Hassan pacha (le 20e Dey d’Algérie). En plus de son Djnane (villa mauresque et jardin) à la sortie ouest du village, et de son Haouch (ferme), prés de l’actuelle Bab Ali, il fit édifier une splendide fontaine en 1212 H (1797), qui surclassa celles construites par ce même dey (Tixeraine, et Bir Mourad Rais ), voire celles construites avant et éparpillées un peu partout sur le territoire Fahs.
 
Ce monument historique, qui orne de nos jours la façade de la mosquée de la ville, éternise à jamais le nom de ce Dey, fan de l’art architectural.
Durant le règne turc, Birkhadem, à l’instar des autres régions du Fahs d’Alger, était un ensemble de féériques vergers où s’éparpillaient de splendides villas mauresques.

A titre indicatif, et non exhaustif, on peut citer :
-Djnane Caïd El Bab (littéralement, jardin du chef de la porte), détenue par le préfet d’Alger
-Djnane Ben Negro, détenue par le chef de la province
-Djnane Cheikh El Bled, détenue par le chef de la ville d’Alger
-Djnane Bensiam, détenue par une famille notable et membre du divan (administration)
-Djnane Khaznadar, détenue par le trésorier du Dey
La localisation (sur l’axe routier Alger–Blida), la fertilité de ses terres, l’abondance de ses eaux, et sa proximité de la capitale, sont autant de facteurs qui ont fait du village de Birkhadem l’un des lieux les plus prisés par les colons français.

Les autorités françaises ont d’ailleurs consenti des efforts conséquents pour permettre un développement rapide et harmonieux du village.

En avril 1835, par décret du maréchal Clauzel, Birkhadem est incluse parmi les 14 communes rurales de l’Algérois. La ruée, sur ses terres, d’immigrants Minorquins, maitres incontestés de l’art maraicher et arboriculteurs, a permis au village de connaître un certain essor économique.

Ceci amènera l’administration coloniale, le 31 décembre 1856, à l’élever au rang de commune de plein exercice par décret impérial de Napoléon III.

Birkhadem, la perle du Fahs d'Alger, était une fois de plus reconnue comme telle.

Un grand bonjour aux visiteurs du site des amis de Birkhadem !  

Un Birkhadémois passionné d'histoire,
 

Hamid Gheroufella
 




Voir ici le décret impérial de Napoléon III

Merci Monsieur Gheroufella
pour cet article sur notre cher village.
On sent votre fierté pour la Perle du Fahs d'Alger que vous
avez
voulu partager avec nos visiteurs.
Bonne chance pour vos travaux
sur l'histoire
de votre région.

Roger Pérez


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